À l’éclos de la fleur de Rhubarbe


Renata a les cheveux bruns dans sa vie ielle est relax. Ielle ne se pose pas de questions.
Ielle aime le temps, le passer sans trop d’aspirations comme si de rien n’était. Renata est né avec une prédisposition génétique qui lui permet de se dissoudre en d’autres formes que la sienne. Des formes qu’ielle seule a appris à contrôler mais qu’en compagnie ielle déclencha sans trop réfléchir. Ielle seule savait se perdre et se rencontrer, sans aide autre que celle de ses propres sensations puisqu’elle n’a qu’à ielle à qui rendre compte. Pour ielle ces aptitudes auto stimulatrices lui permettaient de contrôler ces souffrances qu’elles soient existentielles ou physiques. Cette gestuaire spécifique lui permettait de progresser vers d’autres états plus adéquats à ces perceptions de soi. Le boy de Venus, on l’appelait, celui qui se ressemble aux anges, ceux qui furent une fois dessinées dans les chapelles. Ceux qui n’avaient de genre, ni de sexe, mais construits de leurs idées, ce qu’ils voulaient être aux moments où ielles voulaient être, dans ces yeux ielles voulaient naître.

Kintamani comme Renata avait aussi cette génétique caractéristique de Vénus.
Mais à différence de Renata, Kintamani doublait son âge. Ceux qui lui donnait un registre de temps beaucoup plus long et dense. Kintamani avec ces avantages pouvait voir au-delà du vaste espace puisque saisons ielles en avaient fait mais ce don ne l’absentait pas de prendre autant de risques au levé de soleil que dans la naissance de ses yeux.
Les menées du lendemain ne l’empêchaient pas d’aller de l’avant sans peur aucune mais des fleurs dans le regard. Des fleurs qu’ielles apprirent à offrir sans attendre de retour.

Renata et Kintamani se sont vus la première fois sous la Voie Lactée, puis elles se sont recroisées dans la côte du Champagne et se sont finalement échangés leurs noms à Babylon. Ielles se sont donné rendez-vous dans un jardin secret appelé l’Eden, dont la légende disait que les fleurs cachaient pleins de doux tabous comme des rêves.
Après une longue promenade et un échange arde de regards, Kintamani demanda Renata
un baiser, qu’ielle accepta sans pas trop y penser. Toutes les deux se sont fondues dans un jazz, ou au moins c’est comme ça qu’ielles ont réussi à le nommer, une sensation qui n’arrêta de reprendre et évoluer. Ielles avaient compris que c’était une forme de danse qui les ramènerait à l’angle mort/more de l’enfer. De lors sachant que la manœuvre pouvait être mortelle, ielles se sont ajustées en forme de U. Une vue périphérique et panoramique pour ne pas mourir en L.

La danse qui menait leur forme était d’un magnétisme sidéral. Kintamani aux pétales dans les yeux s’était pendant longtemps nié à ce rythme puisque son corps avait déjà habité des mouvements pareils dans d’autres temps, mais emprise par l’effervescence de Renata,
ielle se détacha de son corps de telle façon qu’ielles pouvaient s’en glisser.
Renata de son côté, se laissa interférer par ces nouvelles sensations qui remodelaient l’anthropomorphise de sa structure. Ce jazz qui commença dans leur regard et jamais ne finissait de commencer, à n’importe quel moment il pourrait se reprendre ou cesser.
De là à ce qu’on l’ait nommé l’angle du mort ou more et même si toutes les deux se tenaient clouées à la terre, se séduire leur échappait du regard. C’était le jazz, leur référence de préférence, l’une était ce que l’autre n’arrivait pas à être, un malin piège d’essoufflements sportifs saignants mais incolores comme la pluie. Toutes les deux avec leurs plaines d’insécurités, ne savaient si parler ou laisser aller, la situation n’était pas facile, mais le mouvement était si agréable. Leurs souffrances gisaient de cette aubade en terme intrus vert grisées.

- Quelle joie est à donner si on vit jamais satisfait ?
- C’est ma force contre tout ce que je croyais.
- Assouplis-moi, Plante moi. Je ne veux pas révoque la dernière fois que j’ai pris avantage de quelqu’unx.
-Tu te détestes ?
-Tu me hais vraiment ?
-Ça vaut la peine ? Tu le ferais encore une fois ? Tu n’es pas fatiguée ?
-Assouplis moi, Plante moi. Je ne veux pas m’en souvenir de la dernière fois que j’ai pris de l’amour à quelqu’unx.
-Je ferais le deuil tous les soirs.
-Prends moi, finissons avec ça.
-Tu as perdu la tête ? Tu ne te retrouves pas ou quoi ? Ça vaut vraiment la peine ?
Tu le ferais encore une fois ? Tu n’es pas fatiguée ?

Les actions des gestes se suivaient l’une dans l’autre sans évolution ni fin mais jazz.
Un lâché mais prise, une posture sans sculpture, un mouvement sans attitude, une œuvre inachevée, une démonstration perpétuelle, un jeu de mains sans serrer,
un poème qui s’accomplique dans les vers, une histoire sans fin.

Pour ces corps leur plus sacre appartenance était leur salive. Ce liquide amniotique, des fois brillant, des fois gluant, des fois incolore, des fois rouge sang, des fois blanc. Variant d’êtres en êtres. Une fois le corps ayant produit ce liquide, l’anamorphose subit une actualisation au niveau du cerveaux qui donne enfin accès à l’autre juste par la pensée pour produire dopamine traduite en salive pro-lactique. Le jazz était l’un de moyens pour traduire leurs sensations en matière palpable et malléable. Ielles sont devenues tissus osmotiques interdépendants. Pourtant c’était difficile pour ielles de ne pas subir à la pression des tendances synallagmatiques puisque l’autre était aussi une façon de se prouver soi.
Un combat de corps pour l’instant réel, hors l’éclipse n’est pas pour se perdre dans l’autre mais pour devenir une unité organisée de membres capables de se détacher du dynamisme magnétique ahurissant de deux entités presque parfaites dans leurs intégrités à défaut de leur physionomie angoissées par le néant.

-Je veux ma liberté.
-Qui suis-je pour te garder avec moi ?
-Écoute le son de ta solitude
-Un battement de cœur qui me rend malade
-Le calme de ce que tu as
-De ce que j’avais, de ce que j’ai perdu.

La pluie est tombée sur Eden réveillant Renata de son profond sommeil, elle faisait soupçon d’un avenir plus qu’incertain avec Kintamani. La légende disait bien que les fleurs de ce jardin avaient les plus doux tabous, dévoilant toutes les peurs et insécurités de ceuxlles qui dans rêves se rencontraient.
Pour réguler son anxiété Renata murmura un chant funèbre, seule mélodie qui l’apaisa.
Elle répéta dans sa tête « tu sais ce que tu vaux » « Tu ne veux pas te fondre en L ».
Encore la tête reposé, elle est repartie 6 dégrées à l’intérieur d’elle, se prendre la main et se respirer, elle s’est dessinée les nouvelles couleurs qu’elle voyait maintenant plus claires.
Elle s’est mis les mains sur la tête pour se faire confiance puis se dit à voix basse « Je suis prête à tomber de la grâce » et elle s’est approché de Kintamani qui sifflait une chanson pour endormir les grenouilles. Kintamani approcha son souffle de Renata pour lui baisser la tension saine et sauve mais Renata était trop tendue pour s’endormir telle un amphibien, dans sa tête elle se disait qu’elle n’avait jamais essayé d’arriver à cette vibration dont la fleur lui avait parlé, ce n’était pas dans ces intentions. Encore des mauvais tours de sa pensée,
elle s’est dit. Puis d’un sursaut, elle s’est levée et dit à Kantamani qu’ielle la reverrait dans 25 jours, ielle voulait voir avec recul si ce qu’elle sentait était quelque chose de concret et pendant qu’ielle s’en allait elle lui cria « Tu te rappellera pour toujours de ce qui s’est passé entre nous »

Renata s’est promis qu’ielle n’y retournerait pas tant que les fleurs de rhubarbe seraient écloses, qu’ielle ne s’enflammerait pas mais qu’ielle ne la laisserait pas s’étendre dans son cœur, hélas sur ces mains traînaient encore les secrétions de Kintamani.

Renata à 6 degrés à l’intérieur d’ielle, se tenait de la main avec conviction, pourtant le reste de son corps ne savait plus par où aller, ielle s’étirait d’un coté à l’autre sans vraiment trouver un aspect congruent. Kintamani était en quelque sorte le miroir auquel ielle
ne voulait faire face, ce qui remettait en cause sa foi, cette foi qui la tenait droite sur le sol, cette foi qui n’était qu’elle.

Les 25 jours se sont passés, Kintamani et Renata se sont retrouvés dans un sanctuaire caché dans l’ombre de ses yeux où l’eau est pleine de vie et les larmes pleines d’amour. Le temps d’introspection leur servit pour se rendre compte que l’amour n’est pas quelque chose qu’on gagne mais une épreuve de sang qui s’exécute en U et/ou L et qui se pratique sous la clavicule en forme d’acte résolu à garder le calme de tout le reste du corps face à la mort de l’être dans la signifiance de ces mots.

Tout le cœur qu’ielles avaient à l’intérieure d’ielles était un grand feu qu’ielles gardaient en compagnie, sans se brûler et en faisant attention à ne pas s’étouffer.

Et ceci est une excellente introduction à leur histoire telle qu’elle est jusqu'à présent.

15/05/2020 - Luz de Amor